Plan d'action du Gouvernement du Niger


"L'action gouvernementale, conformément à notre serment, reposera avant tout sur les principes de la bonne gouvernance; c'est à dire, les principes fondateurs de la responsabilité, de la transparence, de la rigueur, et du respect de la loi dans la gestion des affaires publiques."
Le Premier ministre S.E Hama Amadou

COMPOSITION DU GOUVERNEMENT

PLAN D'ACTION GOUVERNEMENTAL

Gouvernement

La détérioration de continue de la situation des finances publiques, résultant de la conjugaison des effets d'un ensemble de facteurs - dont la faiblesse de la mobilisation des ressources internes, l'expansion débridée des dépenses publiques, l'absence d'othodoxie financière et de rigueur dans le gestion, l'accroissement rapide de la dette extérieure, la destructuration de l'économie avec une forte propension du secteur informel qui représente 75% du PIB - la mauvaise gestion des ressources financières et l'impact négatif de la suspension de la coopération en avril 1999, ont conduit à une accumulation sans précedents d'arriérés de paiements vis à vis des agents de l'Etat, des fournisseurs locaux et des créanciers de l'administration.

Face à cette situation, le gouvernement, pour le premier semestre 2000, a jugé bon de mettre en place un Programme Financier Minimum (PFM) prenant en compte les exigences du document cadre de politique économique et financière 1998-2001, négocié avec le Fonds Monétaires International et la Banque Mondiale.

Ce programme vise non seulement le retour à l'orthodoxie financière; mais aussi la mise en place d'un programme économique impératif, compatible avec les attentes légitimes des partenaires sociaux, sans compromettre les repères des bailleurs de fonds.

Des mesures exceptionnelles en vue du retour à une orthodoxie financière stricte sont mises en oeuvre depuis le mois de janvier 2000. Il s'agit de :

  • la séparation des gestions antérieures à celle de l'année 2000;
  • la suspension des paiements des arriérés;
  • la création d'un Centre Autonome d'Amortissement de la Dette Intérieure (CADI);
  • la mise en place d'un système de définition et de validation de crédits de fonctionnement qui est une synthèse de la régulation et du comité de trésorerie;
  • le suivi hebdomadaire des recettes effectives; des inspections tous azimuts;
  • la création de l'Observatoire des Finances Publiques.

Un Programme d'Orientations de la Politique Economique et Sociale a été défini pour la période 2000-2004. Il sera la principale référence de l'action gouvernementale en matière économique et sociale et sera traduit en plan d'action global puis en programmes et projets.

Dans l'immédiat, des mesures sont déjà mises en oeuvre afin de permettre au Gouvernement d'évoluer d'une dimension de trésorerie vers une dimension budgétaire.

La dimension budgétaire qui constituera le cadre de gestion normale, se décline en un Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté et la Croissance à conclure très rapidement avec les Institutions Financières Internationales.

L'objectif de ce Cadre Stratégique qui traduira la vision du Gouvernement est en plus du renforcement de l'orthodoxie financière, d'assurer la stabilité du cadre macroéconomique.

En ce qui concerne plus particulièrement la maîtrise de la masse salariale, des discussions transparentes et hônnetes seront engagées avec les partenaires sociaux en capitalisant les acquis des concertations précédentes.

Au cours de la période 2000-2002, un programme intensif de stabilisation financière et de réformes structurelles de l'économie sera engagé. Cette démarche devrait nous permettre :

  • d'équilibrer les comptes de l'Etat;
  • de réduire l'inflation;
  • d'accroître et diversifier la production rurale et de mieux organiser la participation du secteur privé dans l'activité économique;
  • de rehausser sensiblement le taux de couverture sanitaire et le taux de scolarisation;
  • d'accroître le taux de couverture des besoins en eau potable;
  • de poursuivre de manière graduelle et consensuelle le processu de désengagement de l'Etat du secteur productif marchand à travers notamment la restructuration et la privatisation des entreprises publiques.

Au cours de la période 2002-2004, les conditions minimales seront alors réunies pour nous permettre d'asseoir le système de planification sur des bases plus crédibles.

Ce travail sera facilité non seulement grâce aux donnéesqui seront issues du recensement général de la population dont les préparatifs de lancement sont en cours, mais surtout grâce aux dispositions pertinentes qui seront prises dans le cadre de la mise en cohérence des statistiques fournies par nos régies financières.

C'est par ce nouveau mécanisme de planification que nous voulons glissant, que sera engagée véritablement la lutte contre la pauvreté en vue de la relance d'une croissance réelle de notre pays.

Par cette démarche, nous disposerons "d'un fil conducteur", c'est à dire d'une vision de long terme prenant en compte les aspirations réelles des populations et les capacités objectives du pays.

De cette façon, nous mettrons un terme définitif au tâtonnements qui depuis quelques temps a caractérisé les politiques de développement économique du Niger.

Et c'est d'abord en zone rurale que les actions de lutte contre la pauvreté ont des chances de donner des résultats rapides et durables. Le Gouvernement est convaincu qu'à partir de l'agriculture, de l'élevage et de l'exploitation des ressources de l'environnement, notre pays peut renouer très rapidement avec la croissance.

L'intensification des actions de production du secteur rural, le secteur secondaire sera parrallèlement réorganisé et redynamisé car il en est le débouché naturel.

Les zones de production seront désenclavées par la réalisation très prochaine de tronçons routiers et la réhabilitation des infrastructures exisantes.